Robert Couturier, un sculpteur hors du commun

Robert Couturier qui était-il est quel a été son parcours ?
Robert Couturier est né en 1905 à Angoulême. En 1920, il se forme en tant que lithographe à l’Ecole Estienne à Paris. Deux ans plus tard, il doit interrompre ses études en raison du décès de son père. Afin de gagner sa vie, il travaille comme praticien dans des ateliers de lithographie. En 1928, il fait la rencontre de Maillol, qui l’incite à poursuivre sa carrière dans la sculpture. Il lui affirme : « Vous, Couturier, dans le genre mal-foutu, vous ferez quelque chose de très bien ». En effet, les sculptures de Robert Couturier, généralement en bronze, sont particulières. Il conçoit une représentation innovatrice du corps humain en étirant leurs membres et en jouant avec l’espace. Les bronzes Jeune femme lamelliforme de 1951 ou Petit faune musicien de 1958 en sont des exemples. La même année, il installe son propre atelier dans le quinzième arrondissement de Paris. Dans son temps libre, Robert Couturier côtoie d’autres artistes tels que Janniot ou Matisse, ce qui lui permet d’élargir sa pensée artistique.
A partir des années 1930, Robert Couturier commence à se faire reconnaître. En 1930, il remporte les compétitions organisées par la Fondation Florence Blumenthal et la Fondation américaine pour la pensée et l’art français. Deux ans plus tard, il enseigne le dessin dans la capitale. En 1936, sa sculpture Le Jardinier est installée sur l’esplanade du Trocadéro. L’année suivante, il présente avec Emile Aillaud des sculptures au Pavillon de l’élégance lors de l’Exposition universelle. En 1938, il aide Maillol à l’élaboration de La Rivière. De plus, il intègre le mouvement prônant une représentation de l’homme selon des valeurs artistiques traditionnelles.
A l’entrée de la Seconde Guerre mondiale, Robert Couturier se fait arrêter. Toutefois, il parvient à s’échapper pour se réfugier en zone libre. En 1943, il participe à la création du Salon de mai, regroupant des artistes surréalistes et abstraits. A partir de 1946, il devient professeur à l’Ecole des arts décoratifs de Paris. Toutefois, sa carrière académique ne signifie pas l’arrêt de sa carrière artistique. En effet, il participe pour la première fois à une exposition personnelle de ses œuvres à Londres. Ensuite, dans les années 1950, il participe à de majeures expositions telles que les biennales de Venise et de São Paulo de 1950 et 1951. En 1963, il quitte l’Ecole des arts décoratifs pour enseigner aux Beaux-Arts de Paris.
Le lien qu’il avait avec la galerie Dina Vierny vient du fait que Robert Couturier a été remarqué dès ses début par Aristide Maillol dès 1928 qui lui dira « Vous, Couturier, dans le genre mal-foutu, vous ferez quelque chose de très bien ».  Couturier et Maillol deviennent amis. Robert Couturier admirait beaucoup Maillol : il fut un temps son élève et ses premières sculptures révèlent une certaine influence de Maillol.
Le dénominateur de ces deux artistes est le nu féminin, auxquels tous deux ont dédié la majeure partie de leur œuvre.
Mais revenons plus précisément à Robert Couturier et à ses sculptures dont le caractère est indéniable.
Si vous ne le connaissez pas encore, après cette présentation et les illustrations imageront cette vidéo, vous saurez désormais reconnaître une sculpture de Robert Couturier.
Avec un minimum de moyens, il sculpte des nus féminins souvent filiformes,
Les sculptures sont toutes construites dans un des formes étirées, jouant entre le plein et le creux dans des matériaux tels que le plâtre ou le bronzes.
Tel une écriture de pleins et déliés, sa sculpture est poétique et notre regard court sur les formes tracées comme un dessin à main levé sans interruption, sans égarement, sans hésitation.
C’est en cela que la sculpture de Robert Couturier est si poétique.
Tout est dans la suggestion, l’essentiel est dit, dans la sobriété, la discrétion et le spectateur fait le reste.
Pour reprendre les propos de Valérie Da Costa, auteur de catalogue raisonné de Robert Couturier : « Il y a chez le sculpteur Robert Couturier une justesse du geste, une retenue qui, peut-être, lui viennent de ses origines »
Vous allez voir que comme tout artiste, des nuances sont à apporter selon ses périodes de création, mais l’essentiel est là et l’intrinsèque de sa démarche n’a finalement pas changé.
Dès 1934, Robert Couturier participe à de nombreuss expositions dont la Galerie Georges Petit et se lie d’amitié avec Georges Huisman directeur des Beaux-Arts. Il était d’ailleurs à cette époque celui qui était chargé des commandes de l’exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937 et l’on peut aisément voir que Le Jardinier qui existe toujours au Trocadéro à Paris, diffère des sculptures plus épurées qu’il fera postérieurement.
Mais en terme de commandes, l’artiste est toute de même souvent pris dans un carcan où la liberté d’expression totale est quelque peu réfrénee.
Il est vrai que lorsque l’on voit cette sculpture en soit bien classique, on ne peut s’imaginer quel artiste il deviendra.
Mais Robert Couturier est attaché à la tradition : il a d’ailleurs signé le manifeste « Rupture » qui défend le retour au métier et aux valeurs traditionnelles.
En fait la sculpture « Jambes écartées et la jeune fille acoudée » datée de 1947 marque le début de l’ouverture du sculpteur. Mais c’est véritablement au début des années 50, que les premières sculptures de l’artiste apparaissent construites par le vide où seule l’armature ou l’âme de la sculpture est laissée visible.
Prenons cette célèbre sculpture « Fillette autant à la corde » qui illustre parfaitement ce propos ou encore « « Femme s’essuyant la jambe dont le premier exemplaire a été acquis par le musée d’art moderne.
Une autre période qu’il faut retenir est celle des « Femmes boîtes », de veritables sculptures architecturées, qu’il a confectionné depuis des boîtes en carton, comme pour refléter la complexité féminine.
Car même si elle paraît simple, la sculpture de Robert Couturier peut-être également complexe à l’instar de cette série de la fin des années 70 sur le thème de la cage.
« Petite cage ouverte » : encore un symbole de la perplexité de la femme qui se dévoile quand elle le veut.
Une période que j’apprécie moins est celle des années 90 où le sculpteur récupère des objets.
Nous avons eu entre les mains une composition en plâtre réalisée en 1956 ( voir fiche) qui reflétait toute la poésie de l’artiste. Les reliefs avaient été conçus en adéquation avec la lumière du lieu.
Je souhaiterais rendre un hommage appuyé à Martel Greiner disparue prématurément qui a également beaucoup présenté cet artiste dans le cadre de ses galeries et salons.
Revenons donc à la cote de Robert Couturier
Alors que les sculptures de petites dimensions étaient adjugées entre 3.000 et 5.000 euros il y a encore peu, aujourd’hui les adjudications se situent entre 5.000 et 10.000 euros
Curviligne 6100 euros
Les jambes croisées 10000 euros
Les sculptures de grandes dimensions, moins nombreuses sur le marché des ventes aux enchères, dépassent les 30.000 euros, certaines flirtant avec les 50.000 euros.
La lune 34000 euros 
L’été 57.000 euros

Si vous possédez une sculpture de Robert Couturier, nous vous communiquons gratuitement une estimation en vue de vente aux enchères.
Et rappelez-vous que si vous êtes à la recherche d’une sculpture de Robert Couturier, nous vous avertirons dès qu’une opportunité se présentera.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à nous contacter.

Elodie Couturier 
Expertisez.com

 

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