Hold-up au musée

Le vol d'œuvres d'art n'est pas un phénomène nouveau. Dès l'Égypte ancienne, des pillards s'introduisaient dans les tombes de leurs défunts souverains pour s’emparer de leurs biens. Et ce, à une époque où l'on risquait non seulement une longue peine d’emprisonnement, mais aussi la damnation éternelle.
Aujourd’hui, il n'est pas rare que les criminels ne volent pas pour eux-mêmes, mais pour un client qui voudrait mettre la main sur des œuvres mondialement connues pour réclamer une rançon ou s’en servir comme monnaie d’échange sur le marché noir. Voici dix vols d’œuvres d’art majeurs perpétrés au cours des XXe et XXIe siècles.
En voici quelques uns : 
Musée du Louvre, Paris - Août 1911
Le premier cas est aussi le plus célèbre : le vol de la Joconde au musée du Louvre à Paris, le 21 août 1911. Pendant deux ans, la police est restée dans l'ignorance. Même Pablo Picasso aurait été soupçonné.
Finalement, il s'est avéré qu'un voleur amateur originaire d'Italie, qui travaillait comme peintre en bâtiment à Paris, avait dérobé le tableau alors qu’il s’était laissé enfermer dans le musée pour la nuit, avant d’en sortir au petit matin avec le tableau caché sous son manteau. Son motif : il voulait ramener l'œuvre de Léonard de Vinci « chez lui, en Italie ». Ses acheteurs potentiels, qui l'ont démasqué, ont causé sa perte. Bien que la Joconde ait été connue avant le vol, c'est cet incident qui l'a rendue véritablement célèbre.
Musée Van Gogh, Amsterdam - Avril 1991
Un an après l'incident de Boston, c’est le musée Van Gogh d’Amsterdam qui a été pris pour cible. Cette fois, les voleurs ont dérobé vingt œuvres, dont l'autoportrait de Van Gogh devant un chevalet (1888). Cependant, les voleurs ne sont pas allés bien loin : un pneu crevé sur leur voiture en fuite permis à la police de récupérer les tableaux une heure après le vol.
Schirn Kunsthalle, Francfort - Juillet 1994
Le vol de trois tableaux à la Schirn Kunsthalle de Francfort, survenu le 28 juillet 1994, a donné lieu à un véritable thriller artistique, considéré comme le plus grand vol d’œuvres d’art de l'histoire allemande. Deux tableaux de William Turner, qui avaient été prêtés à Francfort par la Tate Gallery de Londres, et le tableau Fog de Caspar David Friedrich, prêté par la Hamburger Kunsthalle, ont été volés.
La mafia yougoslave, qui a exigé une rançon, s'est avérée être derrière le recel. Scotland Yard est intervenu avec « l’opération Cobra ». Grâce à des agents infiltrés et au versement de divers fonds, les trois œuvres ont été restituées à leurs propriétaires d'origine.
Château de Drumlanrig, Thornhill - Août 2003
Le 27 août 2003, c’est une version de La Madone aux fuseaux de De Vinci qui s’est évaporée. Au château de Drumlanrig, dans le sud de l’Écosse. L'œuvre est l'une des deux versions d’un original qui n'a pas survécu, mais sur lequel le peintre de génie a travaillé. 
La copie dérobée appartient au duc de Buccleuch (d'où le titre supplémentaire de Madone de Buccleuch), qui avait décidé de l’exposer au public dans sa résidence familiale, le château de Drumlanrig. Deux voleurs déguisés en policiers ont dérobé le tableau sous les yeux ébahis de deux touristes néo-zélandais, expliquant qu'il s'agissait simplement d'un exercice de sécurité. Le tableau a été rapporté quatre ans plus tard. Il se trouve aujourd'hui à la Scottish National Gallery d'Édimbourg.
Collection Bührle, Zurich - Février 2008
Quatre tableaux d'une valeur totale de 110 millions d'euros ont été dérobés au musée de Zurich en février 2008. Ils étaient conservés dans la salle dédiée à la collection de l'entrepreneur Emil Georg Bührle. Deux des œuvres, Branches de marronnier en fleur de van Gogh et Champ de coquelicots près de Vétheuil de Claude Monet, ont refait surface dix jours plus tard. Le Garçon au gilet rouge de Paul Cézanne est réapparu à Belgrade en 2012, et le Comte Lepic et ses filles d'Edgar Degas a rejoint Zurich à une date encore inconnue. Ce vol fait partie des plus importants d’Europe, pour les artistes ciblés et la valeur totale des œuvres. 
Museo di Castelvecchio, Vérone - Novembre 2015
Au total, 17 tableaux ont été volés au Museo di Castelvecchio à Vérone en novembre 2015, dont des œuvres de Peter Paul Rubens, du Tintoret et de Pisanello. Les trois voleurs masqués ont ligoté et bâillonné une caissière et le garde de sécurité, et se sont déplacés dans le musée de manière extrêmement professionnelle et déterminée.
Certains tableaux étant invendables en raison de leur popularité, le vol, comme pour d'autres cas décrits ici, était une commission. À peine six mois plus tard, les biens volés en Ukraine sont tombés entre les mains d'un gang moldave.