Armand Martial

Après des études à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (atelier Coutan) Armand Martial obtient le Prix de Rome en 1913. Son séjour à la Villa Médicis est interrompu par la guerre; ce sont les tranchées, il y frôle la mort. Gravement atteint, il est affecté à la poudrerie de Toulouse. La guerre terminée, il retrouve la lumière de Rome, la liberté du travail dans ces lieux magiques, la familiarité avec la statuaire antique qu'il vénère et va admirer aussi en Grèce; avec les amis de l'École Française d'Athènes. La Villa, c'est aussi un lieu d'amitiés; ses compagnons sont Jean Dupas, peintre fresquiste, Prix de Rome 1910; Michel Roux-Spitz, architecte, Prix de Rome 1920; Henri Dropsy,sculpteur graveur de médailles second Prix de Rome en 1911; Paul Paray, compositeur Premier Grand Prix de Rome 1911; Marcel Dupré, organiste compositeur Premier Grand Prix de Rome 1914; Albert Decaris, architecte Prix de Rome 1920; Claude Delvincourt, pianiste compositeur, second premier Prix de Rome 1910 et Premier Grand Prix en 1913 ex æquo avec Lili Boulanger; Jacques Ibert, compositeur, Premier Prix de Rome 1919…
C'est à Rome encore qu'il rencontre la compagne de toute sa vie: Marie-Louise Dardun, jeune professeur de français échappée de l'enseignement en France, qu'il épouse en 1921.
Il réalise, avec Michel Roux-Spitz sa première œuvre monumentale: un grand vase décoratif en bronze et pierre, qui sera primé à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs en 1925, et encore des caryatides, les "Canéphores", acquises par l'État et offertes au Musée des beaux-arts de Nice lors de son inauguration. C'est cet esprit monumental qui ne cesse de s'affirmer avec un certain nombre de commandes de l'État:
En 1936, après un concours national, il emporte la réalisation de sa plus grande œuvre: la statue équestre du Roi des Belges Albert 1er, le roi-soldat, qui se dresse à l'entrée du cours de la Reine, place de la Concorde à Paris, sur un haut socle où deux bas-reliefs évoquent la Belgique et la guerre.
C'était la Grande Guerre, une autre survient, aussi destructrice, bien que d'une autre manière. Ce sont les années sombres, l'élan brisé. Armand Martial ne réalise que quelques bustes, et se consacre à l'enseignement à l'École des Beaux-Arts. L'aérogare du Bourget ayant été largement endommagée par les bombardements, elle est reconstruite par le même architecte, Georges Labro. Pour la partie centrale, en avancée, Armand Martial sculpte trois grandes statues symbolisant les continents.
Élu Membre de l'Institut (Académie des Beaux-Arts) en 1951, il était aussi officier de la Légion d'Honneur, président de plusieurs sociétés et associations.

LOT n°126

Armand Martial

Armand MARTIAL (1884-1960 - La roue de la Fortune - Bronze signé - Hauteur : 38 cm - Socle accidenté

Fiche détaillée